jeudi 27 novembre 2014

L'image de la semaine

Lancia Flaminia Zagato Super Sport

Lancia Flaminia Zagato Super Sport (1967). Source : www.mycarheaven.com


De l'esthétique du rouge

La couleur n’a pas la cote. Un regard par la fenêtre le suggère, les statistiques le confirment. Selon Dupont, leader mondial de la peinture automobile, le gris, le noir et le blanc habillent 82% des véhicules vendus sur notre territoire. Que de joie, donc, dans le paysage automobile français. Choisi par seulement 6% des acheteurs, le rouge, dans ce grand ciel pluvieux, fait tache. Tentons, contre vents et marées, de lui redonner un peu d’éclat. 

Le rouge, c’est d’abord Ferrari. L’association nous vient du sport automobile. Jusqu’en 1968, date à laquelle la FIA autorisa les équipes à recourir au sponsoring extra-sportif, les voitures alignées en compétition devaient arborer leur couleur nationale : françaises en bleu, anglaises en vert, allemandes en argent, et italiennes en rouge. Si la plupart des écuries ont, par la suite, délaissé leur drapeau, la Scuderia Ferrari ne laissa jamais un sponsor imposer sa teinte. Tant que flotteraient les drapeaux à damiers, sa couleur serait le rouge, et le rouge sa couleur. Les modèles de série, proposés à partir de 1947, ne pouvaient alors que porter la même robe. 

Ferrari 250 GT LWB Berlinetta
Ferrari 250 GT LWB Berlinetta (1956). Source : coolerthanbefore.tumblr.com
Ferrari 308 GTS
Ferrari 308 GTS (1979). Source : www.turbo.fr
Ferrari California T
Ferrari California T (2014). Source : driving.ca
Sur les épaules de tels modèles, le rouge s’imposait comme couleur de la performance et du luxe. On le retrouva ainsi porté par d’autres marques prestigieuses, avec autant d’élégance. 

Mercedes 300 SL Gullwing
Mercedes 300 SL Gullwing (1955). Source : www.sportscardigest.com
Jaguar Type E série 1
Jaguar Type E série 1 (1965). Source : www.flashbackautomotivo.com
Aston Martin DBS
Aston Martin DBS (2008). Source : www.netcarshow.com
D’aucuns diront que le rouge fait « frime ». Dans le cas des exemples choisis ci-dessus, je crois que c’est un mauvais jugement. Le rouge n’est pas discret, c’est vrai. Mais ces modèles le sont-ils ? Ne remarque-t-on pas leurs courbes et leur bruit avant leur teinte ? S’il n’est pas indispensable, le rouge, justifié par la filiation sportive de ces modèles d’exception, est ici plus que bienvenu. Il est comme l’uniforme venant vêtir un certain grade.

En revanche, et pour ces mêmes raisons, il sera très malvenu sur ce que l'on pourrait appeler les "fausses sportives". Je pense entre autres à la Nissan 200SX. Ici, le rouge ne vient pas signer une ligne ou des performances d'exception, mais les feindre.

Nissan 200 SX S14
Nissan 200SX S14 (1994-1997). Source : www.caradisiac.com
Rouge, couleur réservée à l’élite, donc ? Il faudrait nécessairement s’appeler Ferrari, Jaguar ou Mercedes pour que soit déroulé… le tapis rouge ? Rassurons-nous, il existe, je crois, une seconde manière de (bien) le porter. Voyez les clichés suivants :

Peugeot 504 Coupé
Peugeot 504 Coupé (1975). Source : pasztorclassic.hu
Citroën 2CV 6
Citroën 2CV 6 Club
Mini Cooper S
Mini Cooper S (1991). Source : www.seriouswheels.com
Nous sommes ici bien loin des performances et du luxe cités plus haut. Pourtant, qui oserait assurer que cette couleur « ne leur va pas » ? A regarder ces modèles, me vient un qualificatif simplet, mais je crois éloquent : ces voitures sont mignonnes. Ici, le rouge est porté sans prétention, non comme uniforme, mais comme vêtement fantaisiste, un peu bohème. Un rouge enthousiaste, teinté de désinvolture, le même que celui que l’on retrouve parfois aux pieds des hommes libres et élégants.

Source : aparisiancyclist.blogspot.com
C’est avec cette touche de fantaisie que nous pouvons, je crois, faire rougir notre paysage automobile. Les publicitaires - qui, vous l’avez remarqué, ne portent que du noir -, ont ces dernières années initié le mouvement, en propulsant Fiat 500 et autres DS3 sur la piste rouge. Plus récemment, Renault choisissait le rouge pour promouvoir sa nouvelle Clio.  

Renault Clio 4
Renault Clio 4
Je ne sais pas si, comme dirait l’économiste, l’offre a créé sa propre demande, mais j’ai l’impression de voir plus de rouge, ces jours-ci. Publicitaires de tous pays, unissez-vous !

jeudi 20 novembre 2014

L'image de la semaine

L’annonce de la retraite sportive de Tom Kristensen, vainqueur à neuf reprises des 24 Heures du Mans, m’a donné l’idée de rendre hommage à son écurie, Audi Sport, avec cette très jolie photo de la R18 filant vers la nuit. 

Audi R18 TDI
Audi R18 TDI (2011) - Source : www.ausmotive.com
À la semaine prochaine !

jeudi 13 novembre 2014

mardi 11 novembre 2014

Que penser de la Tag Heuer Monaco ?

En 1969, Heuer, fabricant suisse, conçoit le premier modèle de chronographe mécanique à remontage automatique. Baptisé Monaco en honneur au célèbre Grand Prix - auquel je consacrerai un billet - , l’objet se distingue par son audace. À une époque où la norme est davantage aux formes rondes et au cadran clair, La Monaco - par ailleurs étanche - est habillée d’un grand boitier carré englobant un cadran bleu, blanc, et rouge. 

Heuer Monaco 1969
Edition 1969. Source : en.chronos24.pl 

Popularisée par Steve McQueen, qui la porte dans son film Le Mans (1971), la Monaco s’est imposée comme montre emblématique du sport automobile. Elle fut ainsi rééditée par Tag Heuer en différentes versions en 1998 et 2002, puis en 2009, pour son quarantième anniversaire. 

Tag Heuer Monaco 2009
Edition 2009. Source : Tag Heuer 

Cette nécessaire présentation faite, j’en viens à mon sujet : Que penser de la (Tag) Heuer Monaco ?

Les connaisseurs l’auront remarqué, je réduis la Monaco à un modèle – ce qu’elle était à l’origine – alors qu’elle est aujourd’hui une collection. Mais de la même manière qu’il n’est de Porsche que de Porsche 911, il n’est - selon moi - de Monaco que du modèle « McQueen » ; celui, donc, des photos que j’ai choisies.

Voyons ces mêmes photos. La Monaco, à première vue, est surprenante. Certains diront « bizarre ». Une chose est sûre, elle ne ressemble à aucune autre montre. Pourtant, la Monaco est - je le crois - cohérente. De par son cadran chargé de repères et complications aux formes géométriques, elle paraît ce qu’elle est : un instrument de bord. De par ses couleurs vives et contrastées, elle s’inscrit parfaitement dans l’imagerie de la course automobile, avec ses voitures aux teintes franches et ses marques emblématiques (voyez le célèbre cliché de Steve McQueen fermant sa combinaison). J’aime d’ailleurs beaucoup ce bleu métallique, apaisant, comme pour refroidir les chaudes aiguilles caracolant au rythme des tours. Tout comme j’aime le bleu pétrole du bracelet, qui donnerait presque à la Monaco l’enivrante odeur de l’essence.

La Monaco réussit l’exploit de réunir des formes et couleurs très originales en un ensemble qui, finalement, est harmonieux. Mais on ne saurait juger une montre qu’au poignet. Et une fois la boucle fermée, la Monaco déçoit. Large, et surtout très épaisse, elle ne saurait être portée par tout le monde. Contraintes techniques ou parti-pris du fabricant ? Quoi qu’en soit la raison, même aux poignets les plus forts, la Monaco est imposante. Trop pour un habillage déjà atypique. J’aime la provocation, l’audace. Mais l’élégance, c’est aussi la discrétion.

Pour conclure, une anecdote. J’étais il y a quelques semaines au rassemblement mensuel qu’organise le club Vincennes en Anciennes sur l’esplanade du Château – auquel je vous conseille vivement de faire un tour. Arrive alors une superbe Jaguar Type E. À son volant, un élégant, portant une Reverso sous un gant en pécari. 

Jaeger-LeCoultre Grande Reverso Duoface
Jaeger-LeCoultre Reverso. Source : www.horloger-paris.com

Ce n’est certes pas un chronographe, et encore moins un modèle fabriqué pour le sport automobile. Bref, une montre d’une toute autre famille. Il n’empêche que l’image eût été moins belle si cet homme avait porté une Monaco…

Mais, je le concède, le choix n’est pas qu’affaire de goût. Car si comme la Monaco, la Reverso est rectangle, son prix, lui, est plus… rond ! 

jeudi 6 novembre 2014

L'image de la semaine

« J'aime l'automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n'ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l'herbe fanée, il est doux de regarder s'éteindre tout ce qui naguère brûlait encore en vous. » Flaubert. 

Je vous propose aujourd'hui cette image d'un soir où l'esthétique de l'automne rencontra celle de l'auto.

BMW 507

BMW 507 (1956-1959)

À lundi !